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Biographie
Lina Bengtsdotter (née en 1977) a grandi dans la petite ville de Gullspång, lieu où se déroule sa série avec Charlie Lager. Elle a enseigné le suédois et la psychologie et a débuté sa carrière littéraire comme nouvelliste, publiant des œuvres dans de nombreux journaux des pays nordiques.
Bibliographie sélective
Série Charlie Lager
- Annabelle – För de Saknade (2017) – Annabelle, Black Lab (2019)
- Francesca – För de Döde (2018) – Francesca, Black Lab (2020)
- Beatrice – För de Förlorade (2020) – Beatrice, Hachette Fictions (2022)
Interview
Comment es-tu venu à l’écriture de polars ?
Eh bien, au départ, c’est parce que j’adore faire peur. J’aimais déjà ça enfant. J’ai quatre petits frères et sœurs. Et j’adorai inventer des histoires pour les effrayer. On vivait un peu dans une sorte de communauté « flower power ». Mes parents étaient assez libres, donc il n’y avait pas de barrières. Et je me souviens avoir beaucoup écouté d’histoires. Il y avait des histoires de gens qui s’étaient noyés dans la rivière, ce genre de choses. Je les racontais à mon tour en les agrémentant pour faire peur aux enfants du voisinage. Mais… plus tard, j’ai un peu laissé tomber tout ça. Je me suis mise à lire davantage… J’allais beaucoup à la bibliothèque. Je me suis tournée vers des romans plus classiques. Et j’écrivais aussi des poèmes, des nouvelles, des textes courts. Quand j’ai envisagé d’écrire, j’ai débuté avec un récit fictif d’enfance. Il a failli être publié, mais ça ne s’est jamais fait. Et puis un jour, une amie à moi, de Gullspång, m’a dit : « Moi, je pense que tu devrais écrire un polar. Parce que c’est vraiment ce que les gens veulent lire. » Je n’avais pas lu beaucoup de polars. Et j’avais cette idée qu’il fallait écrire sur ce qu’on connaît. J’étais aussi devenue prof de suédois entre-temps. Donc j’avais surtout lu de la littérature générale. Cette même amie m’a soufflé une idée pour me lancer. Je ne vais pas en parler car c’est un élément important de Annabelle, mon premier roman. Et ensuite, Charlie Lager est venue à moi. Et là, elle a commencé à enquêter. C’était presque comme si je la suivais. Et que l’histoire sortait toute seule.
Charlie Lager est venue à moi. Et là, elle a commencé à enquêter. C’était presque comme si je la suivais. Et que l’histoire sortait toute seule.
As-tu été influencée par des auteurs ?
J’ai commencé à vraiment en lire en parallèle à mes débuts dans l’écriture. En tant que prof, j’ai pu constater avec des élèves qui disaient : « Je ne vais rien lire, comme ça je resterai original » que souvent ils produisaient ce qu’on a déjà vu. Moins on a lu, plus on risque de tomber dans les clichés. Donc j’ai compris ça, et puis j’étais curieuse du savoir-faire. J’avais envie d’éviter les pièges classiques – genre ils ont tous le même tatouage… Annabelle (un de mes personnages) qui revient dans sa ville natale, c’est aussi un thème qu’on a beaucoup vu. Donc je voulais tordre un peu ça, rester dans le genre, mais y apporter ma touche, sans tomber dans les stéréotypes. Alors j’ai lu énormément. J’ai lu Camilla Läckberg, Sofie Sarenbrant, Emelie Schepp, Mari Jungstedt. Je voulais savoir comment les autres faisaient en Suède. On n’est pas mauvais ici ! J’ai aussi lu Gillian Flynn, et j’ai trouvé qu’elle avait quelque chose de différent.
Et aussi Joyce Carol Oates. Ce n’est pas une autrice de polars, mais elle écrit très bien, et il y a quand même des crimes dans ses livres. Je voulais vraiment mélanger ces deux mondes – la littérature classique et le polar – sans tomber dans un camp ou l’autre. J’avais ce rêve que les amateurs de littérature aiment mon livre, mais aussi ceux qui ne sont pas des lecteurs habituels. Que ça parle à une adolescente de treize ans comme à un adulte féru de lecture. On prend le risque de ne plaire à personne quand on fait ça. Mais moi, je voulais que ce soit ce genre de livre.
Gullspång, c’est ma ville natale, et elle m’a façonné en tant que personne. C’est l’une des communes les plus pauvres de Suède, et cela influence profondément une personne de vivre dans un endroit où les possibilités du monde sont éloignées, tant au sens figuré que littéral.
Pourquoi as-tu choisi de situer ce premier roman à Gullspång ?
Au départ, c’était une ville fictive qui s’appelait Silvebro. Mais en fait, c’était Gullspång, tout simplement. Mon agent m’a dit que c’était plus intéressant si le lieu était réel. Et à ce moment-là, je n’osai même pas imaginer que ce roman soit un jour publié. Alors j’ai effacé Silvebro et j’ai mis Gullspång à la place. J’avais pris certaines libertés par rapport au lieu. Il n’y a pas de lycée à Gullspång et le poste de police est fermé, mais sinon Gullspång est aisément reconnaissable. Gullspång, c’est ma ville natale, et elle m’a façonné en tant que personne. C’est l’une des communes les plus pauvres de Suède, et cela influence profondément une personne de vivre dans un endroit où les possibilités du monde sont éloignées, tant au sens figuré que littéral. La région de Gullspång est pleine de contrastes. Parmi les usines abandonnées, les magasins fermés et les maisons délabrées, il y a aussi une nature magnifique avec des forêts sombres, des plages et des rivières. Gullspång est une petite communauté où on se soucie les uns des autres, et souvent les habitants sont liés par la parenté et/ou le travail. Il existe également de nombreuses histoires anciennes sur ce lieu. Pour moi, c’était donc un endroit idéal pour situer un polar.
Comment est née Charlie Lager ?
J’ai grandi avec des femmes à la fois plus fortes et plus vulnérables que, disons, les autres mamans, celles qui avaient toujours tout en ordre, qui préparaient les sacs de sport, s’occupaient des fleurs, faisaient le ménage et tout ça. Ma mère n’a jamais vraiment été comme ça. Elle était plutôt un peu comme la mère de Charlie dans le livre. Pas exactement pareille, bien sûr, mais dans l’esprit. Ce côté : on ne se préoccupe pas de ce que pensent les autres. Au contraire, c’était surtout : on se comporte bien avec les autres. On ne commente pas l’apparence des gens. Elle était très tolérante, un peu en marge, en décalage dans ce petit village. Elle pouvait, par exemple, s’occuper de réfugiés ou aider quelqu’un qui avait perdu pied dans la vie. Ma grand-mère aussi. Elle a par exemple recueilli un auto-stoppeur qui est resté deux ans chez elle. Elle a accueilli de nombreux enfants placés en plus de ses quatre propres enfants. Toutes les deux osaient être dérangeantes. Et à un moment donné, quand on est jeune, c’était un peu embarrassant : elles faisaient du bruit, elles se faisaient remarquer, elles criaient quand quelque chose n’allait pas. Mais avec le recul, j’en suis très fière. Charlie, c’est un peu un écho de ces voix-là. Cette idée qu’il n’est pas obligatoire de ressembler à un schéma.

Place et rue centrale
Adresse : Storgatan, 547 30 Gullspång

Usine désaffectée
Le village de Gullspång, empreint de son histoire industrielle, dévoile un paysage de ville fantôme avec ses anciennes fonderies de fer et ses papeteries abandonnées. C’est un des décors de Francesca.
Adresse : Storgatan, 547 30 Gullspång

Échelle à saumons
Évoquée dans Annabelle, l’échelle à poissons a été construite dans la partie inférieure et la plus escarpée des rapides de Gullspång (Gullspångsforsen) afin de faciliter l’accès des saumons et des truites à la zone de frai située en contrebas des vannes du barrage de la centrale hydroélectrique.
Adresse : Storgatan 39, 547 30 Gullspång

Réserve naturelle de Gullspångsälven
Adresse : 547 92 Gullspång

Église de Amnehärad
Adresse : 547 92 Gullspång

Draisine de Gullspång
Depuis la gare des draisines, située au cœur de Gullspång, empruntez la ligne de Torved qui s’étend sur 12,5 kilomètres vers le sud, le long de la rivière Gullspång jusqu’à Midskog pour découvrir la région.
Adresse : 547 30 Gullspång

Barrage hydroélectrique
Adresse : 547 92 Gullspång

Manoir de Ribbingsfors
Parmi les autres lieux qui servent l’intrigue, près du lac Skagern, au cœur d’une magnifique chênaie, se trouve le manoir de Ribbingsfors, demeure patricienne de 1648 devenue un hôtel, qui donne la possibilité de s’adonner à la pêche ou de jouer au golf dans un cadre enchanteur.
Adresse : Ribbingsfors, 54792 Gullspång